Fruit picking, 2nd Round

Dès notre arrivée à Rutherglen, nous démarchons tous les vignobles de la région, tous plus beau les uns que les autres : Les caves et leur grands tonneaux en bois qui se reflètent dans un alambique cuivré, les boutiques où se mêlent l’odeur du vin et celle du bois de la maison, un vrai régal pour tous nos sens qui s’éveillent au sein des Winery, une bonne raison de plus pour nous de travailler dans les vignes !

 Nous avons été, à chaque fois, très bien reçu par les viticulteurs et avons laissé nos numéros dans tous les vignobles susceptibles d’avoir du travail pour nous. Malheureusement la saison n’a pas encore commencé, il nous faudrait encore attendre quelques jours, voir quelques semaines, en fonction du temps. C’est donc contre notre gré que nous revoilà en vacances pour un temps indéfini. Nous établissons alors notre camp une fois de plus au bord de la murray river, dans l’attente d’être contactés par un vignoble.

En fin de semaine, une wynerie nous appelle un matin pour nous demander de venir le plus vite possible, un orage se prépare pour le lendemain et il faut picker le plus de fruit possible ! Cool, première journée de travail chez  Pfeiffers Wineries. La récolte du raisin est vraiment plus agréable que celle des pêches, finit les grosses échelles, finit les gros sacs trop lourd. Petits inconvénients tout de même : les grappes de raisins sont un repère de luxe pour beaucoup d’araignées…  Pour fêter cette première journée de boulot, nous rentrons au camp prendre l’apéro et déguster un délicieux poulet au curi que notre ami antoine (chef cuisto) nous a préparé avec amour!

La journée d’après fut beaucoup moins attractive, en effet la météo ne s’était pas trompée, un orage s’est abattu avec ardeur dans toute la région du victoria. Cela ne va pas arranger nos affaires, en effet, plus il pleut, plus les vendanges commenceront tard et moins vite nous aurons du travail. La vie de backpacker dépend énormément du temps, effectivement nous vivons au rythme du soleil mais aussi selon les humeurs de mère nature. Malheureusement pour nous, mère nature ne nous a pas fait de cadeau et la pluie a continué de plus en plus violemment au fil des jours. La pluie s’accentuant de plus en plus, des lacs se formaient ça et là, rendant la route totalement impraticable. Nous étions coincés entre d’un côté la rivière qui montait dangereusement et de l’autre des inondations croissantes.

C’est alors qu’un matin, après une nuit mouvementée, des rangers du « département des parcs et forets » sont venus à notre rencontre, nous informant qu’il fallait impérativement quitter le camp. Heureusement pour nous, ils étaient munis d’un 4x4 et de tout le matériel nécessaire pour nous tracter en cas de besoin. Au vue de l’état de la route, nous n’avons pas mis plus de 5 minutes avant de nous embourber dans la boue, sans plus pouvoir bouger. Nos sauveurs nous ont donc aidés ainsi que nos amis (non sans mal et sans peur) à regagner le bord de route.

N’ayant plus d’endroit ou dormir, nous décidions de nous installer provisoirement sur le parking de l’office du tourisme de Corowa. Outre le fait qu’on nous prit rapidement pour des gitans le spot était plutôt pas mal : lumière toute la nuit, internet au point info, toilettes à proximité, barbecue, eau courante, rien ne manquait excepté le soleil et la perspective du travail qui s’éloignait de plus en plus.

Déjà une semaine de pluie non stop, enfermé dans le van à jouer à la belotte, regarder des films et… dormir.

Dans ces conditions, il est vrai que les journées paraissent vraiment longues. Le moral des troupes n’était pas au top, c’est pourquoi, Audrey et Mathieu décidèrent de nous quitter pour aller chercher du travail à Melbourne.

Après une nouvelle journée passé dans le van à ne rien faire, et l’envie irrésistible de sortir un peu, nous décidons de nous faire plaisir et malgrès nos finances, nous autorisons un restaurant, histoire de se remonter le moral.

Nous allons donc passé la soirée au D’amicos avec Antoine et Emilie pour une soirée au chaud et au sec. La soirée fut plus qu’agréable, bonne pizza, bon vin et rencontre inattendue avec la patronne du restaurant. Lessa est elle-même une voyageuse et nous informa que nous étions connus à Corowa comme les «  squatteurs » du parking ! Lessa, curieuse de nature eut donc l’envie de nous connaître et nous invita généreusement à revenir le lendemain pour boire un verre de vin.

Ravis de l’invitation et heureux de pouvoir enfin rencontrer des australiens, nous acceptâmes l’invitation avec grand plaisir et étions le soir suivant dès 20h au d’Amicos pour honorer l’invitation de Lessa. Malgrès que nous soyons arrivés en plein pendant son service, elle prit le temps de bien nous recevoir et comme promis nous service un BON verre de vin. Plus nos verres se vidaient et plus lessa les remplissait jusqu’à ce que le restaurant se vide complètement. Un peu embarassés au début, Lessa sut très vite nous mettre très à l’aise.

Une fois seuls dans le resto, lessa nous présenta son mari, Glann, et nous invita à manger avec eux. Ils nous dressèrent une table magnifique, avec nourriture et boisson à volonté : calamar fries, coquille saint-jacques, salade, pizza… et vin. Ce fut le plus incroyable des repas que nous ayons mangé depuis le début de notre aventure, et pourtant nous n’étions pas au bout de nos surprises ! Après le repas, retour au comptoir, le vin laissa place à la bière, puis à des dizaines et des dizaines de cocktails de toutes sortes. 

Quelques amis de Lessa et Glen nous ont rejoints et nous étions partis pour une nuit de folie ! Après avoir réaménagé le restaurant pour faire de la place, nous avons mis la musique à fond et avons dansé et bu toute la nuit. Après plusieurs heures, une amie de Lessa nous invita pour un after dans son appart, situé juste en face du restaurant et comme on dit en Australie : « The night is young » (littéralement, la nuit est jeune).  

   La soirée s’est donc poursuivit jusqu’à 7 heures le lendemain matin à faire la fête toute la nuit et rencontrer des gens incroyables. Quelle soirée (bien arrosé) !! On ne pourra pas dire que les Australiens ne savent pas recevoir… Après cette nuit festive, nous regagnons nos vans pour une bonne journée de sommeil. Manque de pot, sur les coup de 10heures, un rangers de la ville vient nous voir, nous disant gentiment qu’il faudrait se décider à quitter le parking. La tête dans le pâté, nous lui expliquons que suite aux inondations nous n’avons nulle part ou aller. Par chance, le ranger très gentil et compréhensif, nous montra un nouvel endroit à deux pas où nous serions tranquilles le temps que la rivière redescende. Le reste de la journée s’écoula tranquillement (malgrès quelques désagréments dû à la soirée de la veille), le soleil revint et nous prîmes le temps d’aller à la piscine histoire de se décrasser un peu.

Nous avons vécu une nuit extraordinaire et sommes vraiment heureux d’avoir rencontrés des australiens aussi généreux. Nous n’en resterons pas là, Lessa et Glen sont devenus de vrais amis pour nous.

La semaine suivante a été relativement paisible, la pluie ayant cessé pour de bon, le moral remonte et nous pouvons enfin revivre en pleine nature. De plus, le soleil fait sécher les vignes et le boulot ne devrait pas tarder à commencer.

En fin de semaine, nous avons reçut des nouvelles de nos amis australiens. Un gros week-end se prépare à Corowa, il y a une manifestation de vielle voiture dans la ville, le D’amicos est bouqué pour tout le week-end et aurait bien besoin de main-d’œuvre. Emilie, serveuse de métier est donc embauché pour le week-end ainsi que rémi pour animer un peu la soirée et chanter dans le restaurant. Quand à Antoine et moi, nous sommes invités à venir passer une bonne soirée au bar… ce ne sera pas de refus ! Le week end se passa donc une fois de plus au D’amicos, nous connaissons maintenant tous les serveurs et le personnel du restaurant, tous aussi gentils les uns que les autres. Ce fut de plus pour rémi une occasion exceptionnelle que de pouvoir faire des concerts dans un restaurant australien, tout en étant payé !

Notre vie à Corowa nous plaît de plus en plus. Nous vivons ici depuis maintenant près d’un mois et nous connaissons une bonne partie  des habitants. Un peu réticent au début, la population nous a vite  « adoptés » et avons créé des liens avec pas mal de monde. Nous sommes ici les seuls backpackers de la ville et tout le monde nous connaît , souvent nous entendons : « ha mais oui, c’est vous les voyageurs qui vivez dans le van derrière la piscine » « heu… oui c’est nous  ».

Les gens sont très accueillants avec nous et souhaite absolument nous aider dès qu’ils le peuvent : dernièrement un homme que nous voyons tous les matins promener son chien nous a apporté des gants pour picker le raisin ainsi qu’un anti-moustique. Une autre fois, il nous a proposé de venir se doucher chez lui, nous avons bien sur refusé, nous allons prendre nos douches à la piscine, le gardien (lui aussi très sympa) nous ouvre les douches chaudes du club piscine rien que pour nous ! Il est vrai que nous avons maintenant sympathisé avec beaucoup de monde : le gardien de piscine, les éboueurs, les ouvriers de la ville (qui amène du melon à rémi quand tout le monde dort encore), les rangers qui nous ont sortis de la boue, les autres rangers qui nous trouvent où dormir quand on nous vire d’un spot, les promeneurs qui en passant avec leur chiens en profite pour causer un peu, les mamies de l’armée du salut, les collègues du resto, les clients qui défilent, ainsi que tous les commerçants que nous côtoyons fréquemment, la bibliothécaire qui nous offre l’asile informatique et depuis peu, même le maire nous témoigne de l’affection !

Bref, nous commençons vraiment à nous sentir chez nous ici et vivons très en lien avec la population australienne.

Nous avons enfin commencé à travaillé le mardi 13 mars pour Morris Wynerie, le plus gros domaine viticole de la région et appartenant à la boîte Française Pernaud  Ricard. Encore apprenti dans le domaine, la première journée fut très difficile, nous avons travaillé 7heures sous un soleil accablant et suivant un rythme très soutenue. Notre équipe, fort sympathique, est composé essentiellement d’Australien, de tout âge, et pratiquant les vendanges chaque année, autant vous dire que nous paraissons plus que ridicule face à eux ! Ce n’est pas pour autant que nous allons nous décourager, au contraire, ils nous motivent à améliorer notre rythme et n’hésitent pas à nous donner des conseils !

Comme chaque matin, nous avons le droit à un superbe levé de soleil sur les vignes: 

 Cela fait maintenant plus d'un mois que nous travaillons dans ce vignoble, et malgrès la difficulté du travail, nous y passons de bons moment et nous y avons fait de nouvelles rencontre : trois nouveaux français avec qui nous avons vécu, et principalement de purs australiens. Parmis eux, Le Doc, chez qui nous avons passé le week-end de Paques. Celui-ci nous a reçu dans sa maison, nous prouvant une fois encore, que le sens de l'hospitalité à l'australienne est sans limite.  Douches chaudes, machines à laver, grandes bouffes, apéro, partie de billard ... en bref, un super week-end.

Avec le rythme intense du boulot, l'ambiance est plutôt relax les soirs de semaines, mais ne vous inquiétez pas, on se rattrape bien les week-end. Nous avons d'ailleurs profité de ce grand week-end pour d'une part, honorer l'invitation du Doc et d'autre part, pour rejoindre un spot au bord d'un lac: Magnifique.

Nous finissons la saison dans deux semaines, nous avons hâte de reprendre la route, d'autant qu'il commence à faire froid de ce côté de l'île!

Keep the smile